Un petit moineau
Voila comment je la percois dans mon imaginaire, un petit moineau, trop tot sorti du nid. Elle a le cote attendrissant, espiegle et fragile de ce charmant piaf.
Alors, je me fais poule a defaut de pouvoir me faire faucon(ne) fondant sur sa proie. Je laisse ca a d'autres, ce n'est pas mon genre de vouloir profiter.
Tous les soirs desormais, elle m'attend dans le salon. Que je rentre normalement ou tres tard. Parfois nous dinons ensemble, mais avec mes horaires, je lui ai dit de ne jamais m'attendre au risque de perpetuellement manger froid ou rechauffe.
Une fois ma douche prise, liberee de la sueur due a la moiteur tropicale, je m'installe a cote d'elle sur le canape et nous discutons ensemble. Parfois, on ne se dit rien, juste on regarde la TV ou un DVD.
Elle me dit toujours vous, mais m'appelle par mon prenom. Il lui faudra bien encore 5 mois pour me dire tu et il ne lui reste plus que 2 semaines.
Lorsque la fatigue la gagne, elle pose de temps en temps sa tete sur mon epaule. J'adore et redoute a la fois ce moment, car je ne peux plus trop me mentir a moi-meme. A force, je me suis attachee a ce petit moineau, a ses petites manieres de poupee, ses chignons informes, la douceur qui emane naturellement d'elle. J'aimerai alors pouvoir la serrer contre moi, comme une amante, mais je me controle. Elle ne sait pas que ne suis lesbienne et elle ne m'a jamais montree des signes exprimant qu'elle avait une quelconque ambiguiete sur son heterosexualite.
Alors, je me satisfais de ce role de grande soeur. Au diable les hormones !